top of page

Doit-on utiliser le chaud ou le froid pour soulager la douleur ?



La chaleur

La chaleur augmente l'élasticité à différents degrés. En d'autres mots: elle assouplit, et ce, peu importe le matériau, que ce soit de la réglisse ou un tissu humain. La chaleur que l'on applique dans un but thérapeutique agit sur la plupart des tissus mous, comme les muscles et les tendons. Son utilisation est particulièrement recommandée pour diminuer les tensions musculaires. Même si, en règle générale, son effet est de courte durée, elle peut participer à l’amélioration de votre état en maximisant votre confort et, parfois, en favorisant le sommeil. Bien entendu, votre condition médicale nécessitera peut-être une intervention plus élaborée, mais n’oubliez jamais que de petits gestes, comme l’emploi de la chaleur, peuvent souvent faire une grande différence. Souvenez-vous qu’il faut éviter de l’appliquer sur une articulation ou une région du corps dont la température est déjà augmentée, notamment à cause d’un phénomène inflammatoire.


Le froid

Par temps très froid, nos doigts ou nos orteils finissent par perdre de leur sensibilité lorsqu’ils sont exposés à une température très basse. Cet effet d’analgésie est certes désagréable durant un hiver rigoureux, mais il devient fort utile pour combattre la douleur. Le froid est donc un moyen de soulagement accessible et peu coûteux. Toutefois, n’oubliez pas qu’il diminue le facteur d’élasticité: une articulation peut être moins souple après avoir été refroidie. Aussi, des précautions sont à suivre chez les personnes dont la sensibilité de la peau est perturbée, notamment dans certains cas de diabète ou de maladie de Raynaud.


Le mythe

Il est vrai de dire que l’application de glace sur une articulation diminue le gonflement, par exemple lorsque celui-ci est apparu après un impact direct. Or, les chercheurs n’ont toujours pas démontré clairement que cet effet persiste à moyen et long terme. Afin de diminuer le volume articulaire, qu’il soit augmenté par une accumulation d’eau (lymphe) ou de sang, il est préférable d’effectuer une compression à l’aide d’un bandage élastique et de surélever la région touchée. Par exemple, s’il s’agit d’une cheville, il est recommandé de la positionner à une hauteur supérieure ou égale à celle du genou ou de la hanche. Vous y arriverez plus facilement en étant assis ou couché.


Un 2 pour 1, avec ça?

Le froid et la chaleur ne sont pas nécessairement en opposition. Il arrive même de les employer en alternance pour obtenir un effet de pompage. Cette technique porte le nom de «bain contraste». Il s’agit de placer une partie du corps d’abord dans l’eau très froide, puis dans l’eau relativement chaude. Chaque immersion doit être maintenue pendant environ 30 secondes et la durée totale de la séance peut varier de 5 à 15 minutes. Cette façon de faire est souvent employée par certains professionnels de la santé, même si plusieurs études mettent en doute son efficacité, notamment dans les cas du syndrome du tunnel carpien. S’il n’y a pas d’amélioration après quelques séances, il est préférable d’envisager d’autres solutions ou d’en parler à votre médecin ou votre physiothérapeute.


Nous sommes tous uniques

Que ce soit dans l’application de la chaleur ou du froid, la sensibilité est une caractéristique spécifique à chacun. Il est donc primordial de respecter ces particularités individuelles. Certaines personnes ne tolèrent pas la glace, peu importe la technique employée, tandis que d’autres s’en disent systématiquement soulagées. Dans le même ordre d’idée, la durée de chaque séance doit être adaptée à chacun.


Pour en connaître davantage...

  • Écoutez la chronique physiothérapie de Denis Fortier, à l’émission Ça commence bien plus, à V Télé en cliquant ici.

  • Lisez les références scientifiques ayant servi à la préparation de cet article et à la chronique. Téléchargez le document PDF en cliquant ici.

  • Consultez les pages 157 à 163 du livre Conseils d’un physio, disponible en librairie partout au Québec; vous y trouverez d'autres informations, notamment deux auto-évaluations sur la douleur ainsi que les précautions à prendre lors de l'utilisation thérapeutique de la chaleur et du froid.

***


Denis Fortier est physiothérapeute et l'auteur du livre Conseils d'un physio, publié aux Éditions Trécarré.

Pour retourner à la page principale du blogue, cliquez-ici.

bottom of page