Les douleurs au cou font partie des problèmes musculo-squelettiques les plus invalidants, notamment parce qu’ils vous empêchent de bouger la tête, que ce soit en raison d’un torticolis, de tensions musculaires ou d’une raideur articulaire.
Vous souhaitez prévenir ou traiter ces problèmes?
La solution réside peut-être dans la mobilisation de votre deuxième cou. Voici quelques conseils:
Leçon d'anatomie
Le cou est une région du corps d’une importance capitale parce qu’il contient la moelle épinière, mais aussi des artères qui traversent la plupart des vertèbres du cou, à gauche et à droite. Une blessure à ces artères peut entraîner des conséquences graves, comme un AVC, une perte du champ de vision, des difficultés d’élocution, des étourdissements, de la douleur et une paralysie. Le cou profite également d’une mécanique complexe qui compte sept vertèbres, six disques intervertébraux, des dizaines d'articulations ainsi que des ligaments et des muscles à la pelletée. Ceux-ci sont d’ailleurs extrêmement sollicités, et ce, dans toutes nos activités, le jour comme la nuit (ex.: une posture de sommeil inadéquate ou un mauvais oreiller). Leurs activités sont notamment influencées par nos sens. En effet, un grand nombre de récepteurs sensoriels se trouve sur notre tête. Souvenez-vous que c’est l’utilisation de la vision qui entraîne la plupart des positions prolongées (ordinateur, télé, textos et autres activités sur appareils mobiles) Voici quelques caractéristiques des muscles du cou.
Ils supportent constamment le poids de la tête (4 à 5 kg).
Ils sont impliqués dans tous les changements posturaux, que vous soyez couché, debout ou assis.
Ils sont extrêmement puissants, particulièrement ceux qui font bouger la tête vers l’arrière.
Certains sont très courts (à peine quelques centimètres), tandis que d’autres sont si longs qu’ils rejoignent le milieu du dos.
Ils sont souvent de forme triangulaire, partant du cou, puis s’attachant sur l’ossature des épaules ou de la cage thoracique.
Ils sont directement impliqués dans la respiration.
Le premier cou
La région cervicale basse (ou si vous préférez, le premier cou) est constituée de quatre vertèbres cervicales, de la 4e à la 7e. Vous pouvez d’ailleurs facilement palper cette dernière, soit la vertèbre C7, en penchant la tête au maximum ; il s’agit de la partie la plus proéminente de la nuque. Les mouvements de la région cervicale basse se font généralement dans la même direction que ceux du haut du dos. Les pathologies associées à cette partie du cou entraînent souvent des tensions et de la fatigue musculaire ainsi que de la douleur ressentie aux épaules, au milieu du dos et localement. Vous pouvez facilement mobiliser la région cervicale basse, notamment en penchant la tête et en la relevant.
Le deuxième cou
Les trois premières vertèbres cervicales constituent la région cervicale haute (ou si vous préférez, le deuxième cou), celui-ci pouvant d’ailleurs bouger de façon relativement autonome en impliquant peu ou pas la région cervicale basse. Une diminution de mobilité des trois premières cervicales peut entraîner des douleurs locales, des maux de tête, des étourdissements et même des douleurs entre les omoplates. Aussi, il arrive que les deux parties du cou soient dysfonctionnelles, particulièrement lorsque le problème est présent depuis des mois ou des années.
Un traumatisme violent?
Dans mon travail de physiothérapeute, je traite fréquemment des patients et des patientes dont les douleurs proviennent d’un traumatisme violent, comme une agression physique impliquant la tête et le cou. Ces blessures entraînent notamment des pertes de mobilité importantes de la région cervicale haute qui passent souvent inaperçues. Pourquoi? Parce que la région cervicale basse compense cette perte de mobilité, comme si le corps avait trouvé une façon de protéger le haut du cou. Or, à la longue, ces mécanismes de compensation empêchent la guérison de la région cervicale haute et en plus, ils provoquent une surutilisation de la région cervicale basse. Les problèmes à la partie supérieure du cou peuvent donc être notamment causés par des impacts violents, comme une agression physique, mais aussi par un accident de voiture, une chute ou une blessure sportive. Et il n'est pas toujours simple d'associer la douleur à l'événement, puisque dans certains cas, elle ne se manifeste pas instantanément. Considérant la complexité du cou et du fait qu'il est indispensable à toutes nos activités quotidiennes, il est essentiel de l’évaluer et de le traiter adéquatement en tenant compte de la partie supérieure et inférieure. Les physiothérapeutes sont des professionnels de la santé qui ont les compétences pour le faire et dont les interventions sont régies par un ordre professionnel. Votre cou est trop important pour le mettre entre de mauvaises mains.
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Pourtant, les meilleurs conseils sur la douleur ne se trouvent pas sur ce blogue, mais bien dans le livre de Denis, Conseils d'un physio publié aux Éditions Trecarré.
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Comment bouger la région cervicale haute
Voici deux façons pour mieux sentir les mouvements de la région cervicale haute.
L’extension: en position assise, placez d'abord votre index à la partie supérieure de votre nuque, puis avancez le menton très légèrement. Vous sentirez une augmentation de la courbure de la partie supérieure du cou qui est associée à l’extension cervicale haute. Ce mouvement n’est généralement pas un exercice à conseiller puisque nous faisons très (et trop) régulièrement ce mouvement dans la vie de tous les jours, notamment lorsque nous adoptons des postures très arrondies.
La flexion: en position assise, placez d'abord votre index à la partie supérieure de la nuque, puis rentrer le menton très légèrement. Vous sentirez une diminution de la courbure de la partie supérieure du cou. Ce mouvement peut être fait une dizaine de fois afin de prendre conscience de la complexité de la mécanique du cou ou pour récupérer votre mobilité. Cessez tout mouvement qui augmente ou provoque de la douleur, des nausées ou des étourdissements.
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PRÉVENTION DE LA DOULEUR AU COU
Programme d'exercices (tiré du livre Conseils d'un physio)
Lectures recommandées
Les premiers chapitres sur la posture ainsi que les trois autoévaluations qu'elles vous proposent. Portez une attention particulière aux pages concernant la position assise, de 34 à 48.
Programme d’exercices
Faites-le 3 à 4 fois par semaine. Augmentez le niveau de difficulté progressivement, au fil des semaines. Aucun exercice ne doit causer de la douleur.
1-Respirer: R4 et R5.
2-Assouplir: A1 à A3', A8 et A8'.
3-Fortifier: F3, F4, F5 et F6.
4-Stabiliser: S5, S6 et S9.
Un guide pratique
Denis Fortier est physiothérapeute, chroniqueur et l'auteur du livre Conseils d'un physio, un succès en librairie. Vous y trouverez une multitude de conseils sur la santé articulaire, 10 autoévaluations et plus de 50 exercices thérapeutiques qui vous permettront notamment de diminuer vos douleurs au cou et d'augmenter votre équilibre, votre souplesse et votre force. Le livre de Denis est publié aux Éditions du Trécarré et sera bientôt disponible en France aux Éditions Marabout. Demandez-le à votre libraire!
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